... un billet pour vous parler d'un article de mercerie que j'aime particulièrement : la boîte à fil.
D'abord en carton puis en tôle lithographiée, elles servaient à protéger le fil et le garder propre.
Elles étaient utilisées pour différents types de fil : mouliné, coton à repriser, cordonnet, fil à crocheter...
Celles-ci sont sans marque, mais on voit sur celles en tôle une qualité de fil indiquée :
Les différentes filatures les ont personnalisées.
Fondée en 1816, la maison Vrau a déposé sa marque emblématique, le fil au Chinois, en 1860.
Elle proposait à ses clientes ces mignonnes boîtes qui pouvaient accueillir deux petites pelotes :
La maison Julien Thiriez Père et Fils a été fondée en 1832 à Lille.
Elle prendra pour emblème la tête de cheval, après avoir remplacé les métiers à bras par un manège actionné par des chevaux.
Voici une boîte dévidoir de cette maison :
Louis Viarmé a fondé la Maison L.V. à Paris en 1841. Il fabriquait du fil à coudre.
Cette curieuse boîte en forme de boule devait abriter une pelote :
Celle-ci était destinée à du cordonnet :
Celles-ci reprennent une des marques emblématiques de la Maison L.V., "A la plume" :
En 1877, Louis Viarmé associe à son affaire son gendre, Maurice Frings. Vers 1900, la raison sociale de l'entreprise devient Maurice Frings et Associés, d'où les initiales M.F.A. qui apparaissent alors sur les boîtes.
Ces deux boîtes abritaient du cordonnet d'Irlande. Elles se ressemblent beaucoup, mais la typographie est différente :
Cette autre contenait du cordonnet pour crochet :
C'est de la maison Cartier-Bresson que l'on trouve le plus de boîtes à fil. Elle a été fondée en 1824 par Claude Bresson à Paris sous le nom de Société française de coton à coudre. Elle deviendra Cartier-Bresson lorsque son fils Alphonse et son gendre Claude Cartier rejoindront l'entreprise. Sa marque emblématique est "A la Croix".
Ces boîtes-là donnent des indications très précises sur leur contenu : coton à repriser brillanté noir ou blanc et un chiffre 3 ou 6 (mystérieux pour moi : épaisseur ou nombre de brins ?) :
Ces boîtes sont pour du cordonnet "A la croix" :
La maison Wallaert existe depuis le début du XIXe siècle, sous diverses dénominations : Wallaert Frères, Wallaert Desmons, Wallaert et Desmedt...
Elle était propriétaire de la marque "Au louis d'or" pour le coton à coudre :
et de la marque de fil "A la chapelle" pour le coton à repriser :
Les comptoirs de mercerie des grands magasins parisiens proposaient leurs propres boîtes à fil :
Ici, celles du Bon Marché :
Celle du Bazar de l'Hôtel de Ville :
Celles des Grands Magasins du Louvre :
Je ne suis pas entièrement sûre pour cette boîte jaune en tôle car l'écriture est partiellement effacée sur le couvercle.
Il existe aussi ces amusants petits étuis à fil :
Ce modèle double pouvait contenir deux bobines de fils, une blanche et une noire :
Je n'ai pas trouvé de renseignements sur cette boîte marquée "Poiret frères et neveu" ni sur cette autre avec des armoiries :
Les boîtes à fil existaient aussi dans d'autres pays :
Par exemple en Espagne, sous la marque "Cometa" :
La marque Coats d'origine écossaise et qui s'est implantée aux Etats-Unis dès 1840 :
Cette boîte en bois en forme de tonneau porte "The MEO sewing cotton" ; elle est sans doute anglaise.
Enfin, je termine par cette boîte au décor de tartan écossais qui pouvait contenir six petites bobines de fil et un dé à coudre et dont le couvercle contient une publicité pour les fils J. Clark & Co.
On trouve d'ailleurs de nombreux objets de couture à motif de tartan... mais c'est une autre histoire dont je vous parlerai peut-être !
Les informations sur les fils sont tirées du livre de Frédérique Crestin-Billet, Mercerie : Au rayon des fils.
Je vous en conseille vivement la lecture si le sujet vous intéresse. Outre de nombreux renseignements, il contient de magnifiques photos de cartes à fil, de boîtes et de nombreux objets publicitaires autour du fil.
Bonne semaine à tous ceux qui sont arrivés à la fin de cet article !
A bientôt.