J'ai répondu à l'appel lancé sur le blog de Marlie et réalisé une broderie qui sera présentée dans le cadre de l'exposition de Gigny sur Suran cet été.

Le thème retenu est "broderie au fil du Suran", le Suran étant la rivière qui traverse le village.

J'ai choisi d'illustrer l'eau du Suran ou la source du Suran avec ce motif :

C'est un modèle de Passione Ricamo. Je l'ai adapté pour pouvoir le broder sur un fil.

Il est brodé sur une étamine 12 fils, légèrement marbrée de bleus, teinture artisanale réalisée par "Les fils à Soso". On ne le distingue pas bien sur les photos, dommage.

Voici un détail du personnage :

J'ai remplacé les perles par du fil métallisé bleu.

Ceux qui souhaitent voir cette broderie "en vrai", ainsi que celles des autres paticipantes,

pourront se rendre à Gigny entre le 15 juillet et le 14 août :

A côté de l'exposition de broderies, il y aura aussi des peintures et dessins sur le thème de l'eau, des conférences, des ateliers...

Le programme complet de la manifestation est consultable en suivant ce lien.

Je vous souhaite à tous une bonne semaine.

@ bientôt.

J'ai réalisé cette broderie il y a déjà un moment.... mais la finition était restée en attente.

C'est un modèle tiré de la regrettée revue De fils en aiguilles, n° 31 de mai-juin 2003. Il est brodé sur de la toile de lin blanche 12 fils, sur deux fils, avec deux brins de mouliné. C'est l'harmonie et la douceur des bleus et des verts qui m'a séduite, plus encore que le dessin lui-même.

Maman m'a fourni un coton perlé pour faire un contour au crochet :

Elle avait dans son stock une ancienne pelote de fil changeant, parfaitement assorti. Ce fil porte le n°84 chez DMC et n'est plus commercialisé.

Cela m'a permis de de terminer ce centre de table qui mesure 62 cm de côté :

J'espère pouvoir broder à l'occasion de petites serviettes assorties.

Je profite de cet article pour lancer un appel aux chineuses.

Maman m'a crocheté ce porte-dé en 2015 (à voir ici)

Elle a utilisé du fil à dentelle 80 de chez DMC, coloris 59. Ce fil est délicatement nuancé rose-blanc-vert. Comme le coton perlé 84, ce fil n'est plus fabriqué.

Alors si au détours d'une brocante l'une d'entre-vous trouvait ces fils, pourrait-elle penser à moi ? Ce serait vraiment sympa ! Je rembourserai bien sûr le fil et les frais de port.

Je souhaite une bonne fête à tous les Papas, au mien en premier. Et à vous tous, une bonne semaine.

A bientôt !

Les ouvrages, comme les préceptes de la Baronne Staffe, sont largement passés de mode aujourd'hui.

Ils deviennent des documents qui participent à l'histoire des mentalités et témoignent d'une époque révolue.

On les trouve encore en brocante ou chez les bouquinistes... et certains dans ma bibliothèque !

En recherchant ces ouvrages, je m'aperçois qu'il me manque son best-seller : Usages du monde, règles du savoir-vivre dans la société moderne, paru en 1889 !

L'auteur de ces livres signe "Baronne Staffe" :

C'est le nom de plume de Blanche Soyer, née à Givet en 1843 et décédée à Savigny-sur-Orge en 1911. A côté d'articles dans la presse féminine, elle a rédigé ces guides ou manuels destinés à un public féminin.

En 1902, elle a fait paraître cet ouvrage :

J'avoue que le titre m'agace un peu...

Mais le contenu présente un certain intéret. En évoquant les pierres précieuses, elle parle aussi de leur origine, leur emploi dans les siècles passés, leur symbolique. Elle présente les dentelles dans leur variété, donne des éléments d'identification ou parle (rapidement, certes) de leur mode de production. Elle évoque aussi les bijoux, l'éventail, les gants, la broderie, les plumes... parlant de l'historique puis de l'art de les porter au début du XXe siècle.

Comme ce livre avait une couverture rose assez vif, j'ai choisi d'en faire quelque chose de très féminin :

 Le plat avant est orné d'une broderie qui représente un gant, un éventail et un carnet de bal. Ces motifs sont tirés du volume Gravure de mode de Véronique Enginger. Pour le dos et le plat arrière, j'ai utilisé une toile de reliure rose pâle, légèrement brillante.

A l'intérieur, le papier des gardes couleur est fleuri :

Et j'ai utilisé une chute de ce papier pour faire la tranchefile :

Pour marquer le dos, j'ai utilisé une des propriétés de cette toile : elle passe dans une imprimante à jet d'encre :

J'ai composé le titre sur mon ordinateur et l'ai simplement imprimé sur la toile. C'est plus rapide que la dorure à chaud... et droit !

L'ouvrage terminé :

Je vous souhaite à tous une belle semaine.

@ bientôt !

Avant l’invention de la bobine, les fils étaient vendus en écheveaux. La brodeuse enroulait donc du fil sur un petit support pour le conserver à l’abri dans sa boîte à ouvrages. Ces petits objets plats aux formes variées faisaient partie de presque toutes les boîtes à ouvrages du XIXe siècle.

En anglais, on utilise le terme « thread winder ». En français, on parle d’enrouleur de fil ou de bobinoir.

Je vous propose une visite de ma petite collection.

Ces objets existent en différentes matières.

Alors voici ceux en bois :

La forme peut être simple : un carré ou un rectangle aux côtés concaves :

D’autres sont plus sophistiqués, en forme de flocons :

Certains peuvent être peints :

Le papillon est un souvenir de voyage de Nice, comme c'est inscrit à l'arrière.

Celui-ci est caractéristique des modèles vendus à Spa en Belgique.

Originaire de Brienz en Suisse, il est orné d'une ravissante peinture miniature.

Ceux-ci sont formés par des assemblages de 2 bois différents :

Enfin, ces derniers sont en bois recouverts de papiers imprimés et vernis. Ils font partie des tartanware, aux couleurs des clans écossais :

Le troisième est un modèle qui combine enrouleur de fil et pique-épingles. Ils étaient fabriqués à Mauchline en Ecosse.

On en trouve aussi en verre :

Ce peut être du verre moulé :

Ou du verre gravé :

Enfin celui-ci est constitué de verre rouge et de miroir. Il représente le château de Stolzenfels, situé sur le bord du Rhin près de Coblence. Ces enrouleurs étaient aussi des souvenirs de voyage, à une époque ou le tourisme commençait à se développer.

Ils existent aussi en os ou en ivoire :

Ces modèles unis présentent des formes variées.

Toujours en ivoire ou en os, mais décorés :

La technique ici est de graver des points ou des cercles et de les colorier. Ils sont du début du XIXe siècle.

Celui-ci présente un décor brun foncé qui contraste avec le bord clair.

Les premières matières synthétiques ont aussi été utilisées dès la fin du XIXe siècle :

Bakélite, celluloïd, galalithe… je suis incapable de les distinguer !

On en trouve aussi de très beaux en nacre :

Les formes sont variées, la taille va de 2,5 cm à environ 5 cm.

Certains sont ajourés, d’autres finement gravés. Ils datent souvent du début du XIXe siècle.

Les plus petits :

Et le plus grand :

Moins courant que la nacre blanche,

celui-ci est en nacre d’ormeau ou abalone.

Ceux en métal, plus ou moins précieux, étaient souvent inclus dans des nécessaires à couture.

Celui-ci est en métal argenté :

Les cartes à fil en carton sont des versions industrielles des enrouleurs de fil.

Ceux-ci sont des reproductions modernes. Enfin plutôt des réalisations du XXIe siècle :

Le premier est en métal et chinois, le second est en bois recouvert de papier.

Et voici ce qu'on peut recevoir quand on lit mal une annonce en ligne :

C'est bien un enrouleur, mais pour de la laine ! Il mesure 16 cm de diamète !

Il existe aussi des modèles en porcelaine, en jade ou en marbre, en écaille ou en corne, en paille... mais je n'en ai pas encore trouvés.

Un petit volume de référence en anglais a été publié en 1989 : Thread winders for collectors de Diane Pelham Burn.

Je vous souhaite à tous une bonne semaine.

A bientôt !