Ce billet est consacré à des objets de mercerie qui ont une place un peu à part : les Tartanware.
A Mauchline, petite ville d'Ecosse, dès le début du XIXe siècle, des artisans fabriquaient de petits objets en bois de sycomore ou de bouleau. Ces objets étaient peints à la main de motifs représentant des vues de la région puis de motifs de tartan, ces célèbres tissus propres aux clans écossais. Cette production était variée : tabatières, ronds de serviettes, boîtes à usages divers, ouvre-lettres, tirelire... et petits objets liés à la couture.
Quand la famille royale anglaise fait l'acquisition du château de Balmoral en Ecosse en 1852, le tourisme se développe dans la région, ainsi que la production de souvenirs à rapporter, dont les petits objets fabriqués à Mauchline. Andrew et William Birch décident alors de développer leur entreprise et de mécaniser le procédé de décoration des objets en bois : une machine imprime les motifs sur un papier fin qui est collé sur le bois puis l'objet est abondamment verni.
Les objets de couture à motifs de tartan ne sont donc qu'une petite partie de la production de souvenirs fabriqués à Mauchline.
Ces objets de couture sont eux-même très variés, tant par les formes que par les motifs de tartan ou que l'usage.
Sur chaque objet, on peut lire en lettres dorées le nom du tartan :
Dans ma collection, on trouve :
Des boîtes qui abritaient des bobines de fils :
De petits oeillets en os permettent de faire sortir le fil de chaque bobine. Celle-ci peut recevoir 3 bobines.
Celle-la peut recevoir 6 bobines et un dé à coudre au milieu :
Dans le couvercle, il y a une publicité pour les fils J. Clark et Co.
Les pique-épingles devaient être des objets utiles et populaires. On en trouve de nombreuses formes.
Par exemple un baquet :
ou une boîte à couvercle coulissant :
Il y avait aussi des pique-épingles ronds, un peu surélevé ou plat
et bien sûr, le disque :
Cet objet était rempli de poudre d'émeri et servait à nettoyer les épingles ou les aiguilles :
Il mesure à peine plus de 3 cm. Par contre, j'ai dû remplacer le velours. Celui d'origine était violet mais râpé et percé.
Cette boîte servait à ranger des paquets d'aiguilles :
Dans cet étui, on rangeait des passe-lacets :
On protégeait aussi son dé à coudre :
Cet autre étui renferme un crochet :
Plus précisément, un manche en os et à l'origine 6 crochets de tailles différentes.
Les enrouleurs de fils aux formes variées se sont aussi habillés de tartan :
Le dernier combine un enrouleur de fil avec un pique-épingles.
Le mètre-ruban existe en version tartan :
Le ruban est en soie, marqué à l'encre noire. Celui-ci est gradué en inch sur la ligne du haut et en centimètre sur celle du bas.
Ce mètre porte le nom et l'adresse d'un revendeur à Paris :
Ces objets étaient aussi destinés à l'exportation.
On pouvait faire de la frivolité avec cette navette :
Et on trouvait des petits nécessaires de couture de voyage :
En forme d'oeuf, il abrite un dé, du fil noir et blanc et un petit compartiment pour 2 ou 3 aiguilles.
Il existait aussi des boîtes à ouvrages complètes. Si la boîte était couverte d'un motif de tartan, les objets étaient en métal.
Par contre, si la boîte était en bois ou en cuir, les objets avaient des manches en tartan :
Je ne possède que ce crochet et ce poinçon...
Sur certains objets en tartan, on rajoutait un autre décor : portrait de la reine Victoria ou de son mari le prince Albert, visage de Robert Burns (poète écossais), représentation d'un paysage... Sur ce pique-épingles, on trouve des feuilles de fougères et de plantes diverses.
A côté des tartanwares, on produisait à Mauchline des objets décorés de paysages, de fougères et plantes variées, de coquillages, de motifs géométriques, de laque noire, de fleurs très colorées (comme du chintz), de motifs de Noël... et même une petite production d'objet en bois de cèdre.
En 1933, un incendie a détruit les machines imprimant les décors. La production n'a pas repris.
Pour ceux qui voudraient en apprendre davange sur ces objets de Mauchline, il existe un guide du collectionneur (en anglais) :
et Frédérique Crestin-Billet dans son livre Ouvrages de dames consacre quelques pages aux tartanware uniquement.
Voilà, j'espère que l'histoire de ces objets bien particuliers vous a intéressée.
Tichatte m'a surveillée pendant tout le temps où j'ai photographié les objets... j'ai donc tiré son protrait !
Il n'y aura pas d'article dimanche prochain. Je vous donne rendez-vous ici dans deux semaines.
D'ici-là, portez-vous bien !
@ bientôt.