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Aux deux boîtes à ouvrages
20 janvier 2019

Une reliure pour Noël

 J'ai réalisé plusieurs cadeaux pour Noël cette année. Voici le premier d'entre-eux, une reliure offerte à une amie que j'aime beaucoup.

Cette amie apprécie les oeuvres de Colette, en particulier le recueil Les Vrilles de la Vigne.

J'ai trouvé une jolie édition des années 1930, un tirage limité sur beau papier :

couverture  numéroté

J'ai réalisé une reliure en cuir fauve, un demi à bande, arrangé à ma façon. Au milieu, c'est une bande de papier sur laquelle j'ai reproduit une illustration tirée de l'édition originale (1908) de ce recueil :

face

Cette reliure est agrémentée par une tranchefile en cordonnet de soie, brodée à la main autour d'un bâtonnet en papier roulé :

tranchefile

Pour les gardes couleur, j'ai choisi un papier dans mon stock.

Comme j'apprends la dorure depuis peu, je me suis lancé en réalisant une petite dédicace, placée de façon peu orthodoxe sur une chasse :

intérieur

J'ai agrémenté la quatrième de couverture, entièrement en cuir, d'une citation de Colette :

citation dos

C'est un marquage à chaud au film noir. Mais la pression n'est pas encore régulière sur la longueur... il faudra encore de l'entrainement.

Autres dorures : le titre frappé directement sur le dos.... là, il n'y a pas droit à l'erreur. Ma main a un peu tremblé en marquant le nom de l'auteur. Il faut dire que le geste n'est pas évident, le dos du livre est arrondi.

Pour le plaisir, j'ai rajouté l'empreinte d'un fleuron au pied du dos.

  titre  dos

Et voici une vue générale de l'ouvrage :

ouvert

 

Je souhaite la bienvenue aux nouvelles abonnées de ces dernières semaines.

Bonne semaine, à bientôt !

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23 septembre 2018

Reliure et dorure

 Je ne vous ai pas montré de travaux de reliure depuis mon stage de cet été et pourtant, je pratique cet art assez régulièrement.

Je prends plaisir aussi à faire des exercices de dorure, pour peaufiner la décoration des livres.

J'ai choisi de relier une pièce de théâtre basée sur un roman de Germaine Acremant (elle assurait l'adaptation de ses romans pour le théâtre avec l'aide de son mari Albert) :

titre

 Comme le livre est assez fin, il est plus facile de faire une reliure à la bradel. Elle est habillée de toile buckram bleu marine.

livre face     livre debout

 L'héroïne de ce texte choisi de devenir religieuse : ce papier associant portées musicales et angelots m'a paru bien adapté pour l'intérieur.

papier intérieur

J'ai choisi de décorer le premier plat de couverture avec une incrustation de papier :

incrustation

Il s'agit là d'un travail très minutieux : il faut que l'incrustation ait exactement l'épaisseur de la matière de couvrure que l'on retire. J'ai donc collé le papier sur une carte fine avant de le découper en cercle. J'ai ensuite passé du vernis en bombe pour protéger l'illustration. Et bien sûr, on croise les doigts pour que l'incrustation rentre dans le cercle découpé sur la couverture !

 

Pour la dorure, j'ai utilisé ces fers offerts par mon mari : c'est une paire de fers d'angle.

Ils sont présentés ici sur une éponge : pour vérifier la température, on pose le fer chaud sur une éponge gorgée d'eau.

fer à dorer

Et vous avez là en vis à vis le fer et l'empreinte réalisée :

fer + marque

Mes quatre angles ne sont pas tous très bien frappés... il va falloir encore de l'entraînement !

 

Bonne semaine à tous !

@ bientôt.

22 juillet 2018

Retour de stage

Ma semaine de formation a passé à toute allure mais elle a été très dense. J'étais fatiguée le soir après m'être concentrée pendant plusieurs heures sur des travaux souvent minutieux.

Place maintenant aux images.

J'ai emporté ce livre à restaurer : Le langage des fleurs, illustré par Kate Greenaway. Il date de 1880 environ.

Langage fleurs av

Comme vous pouvez le voir, il est partiellement détaché de la couverture et les coins sont abîmés.

Un coin après restauration :

Greenaway restauration coin

L'ouvrage a été démonté, chaque page nettoyée. Puis le bloc a été recousu et réinséré dans la couverture. Les gardes jaunes d'origine ont pu être conservées.

Greenaway interieur  Greenaway gardes

Il a maintenant bien meilleur aspect et peut être consulté sans crainte de perdre une page !

Greenaway

 

Le numéro deux est encore un Langage des fleurs, dû cette fois à la plume de Aimé Martin. Il date de 1833.

Il comporte des planches gravées.

Langage fleurs titre 2

Ce livre a été relié en reproduisant des techniques anciennes : fixation des couvertures à 3 trous (je n'ai pas pris de photos en cours de montage... dommage) et couverture en plein papier dominoté. Le domino est un papier imprimé à la planche. Il s'agit là d'une reproduction due à l'atelier "A Paris chez Antoinette Poisson" : j'ai été séduite par la couleur vert d'eau, même si aux XVIIIe et XIXe siècle les couleurs étaient vives.

Langage fleurs ext

J'ai laissé volontairement dans le rempli le numéro de la planche et le nom du fabricant. Ainsi dans deux siècles, on saura d'où vient ce papier !

Langage fleurs ext 2  Langage fleur int

 

 Le troisième ouvrage s'appelle :

Guirlande Julie titre

Ces poèmes datent du XVIIe siècle. Il s'agit là d'une jolie édition de 1967 imprimée sur un papier épais. A l'origine, les feuillets étaient présentés non reliés dans une pochette cartonnée.

J'ai appris une autre manière de relier : la reliure à la japonaise.

Chaque cahier est prolongé par un onglet de papier plié. L'ensemble des onglets est collé et forme le dos du livre. Cette façon de relier convient bien pour du papier un peu fragile car il n'y a ni grecquage (entailles sur le dos) ni arrondissure et endossure (mise en forme du dos dans un étau avec un marteau).

Le livre se présente ainsi :

Guirlande Julie couverture  Guirlande Julie dos

Le dos est habillé de papier fleuri et les plats recouverts de toile.

Et à l'intérieur, on met habituellement deux papiers différents :

Guirlande Julie intérieur

Je vous montrerai ultérieurement mes exercices de dorure.

 

Le soir je faisais quand même un peu de broderie :

avancée 2007

Mon sampler breton a un peu avancé aussi.

 

Je mets le blog en pause pour quelques semaines de vacances. Je vous retrouverai avec grand plaisir début septembre.

D'ici là, bel été et bonnes vacances à vous tous qui passez par là !

A bientôt.

8 avril 2018

Reliure avec incrustation

Je ne vous ai pas montré de travaux de reliure depuis longtemps. En fait j'ai entrepris un travail assez long, avec plusieurs étapes et je voulais vous montrer l'ouvrage achevé.

J'ai choisi de relier Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Cette édition date des années 1930, le papier est beau et c'est un tirage limité.

livre présentation

J'avais en tête de refaire une incrustation. Et vu la présentation du livre, les couleurs noire et rouge se sont imposées à moi.

Donc une reliure plein chagrin noir, avec une incrustation de fleur rouge. J'ai opté pour une fleur en dentelle noire et un fond rouge à créer.

La dentelle choisie, j'ai découpé dans le livre relié la forme souhaitée.

découpe du cuir

Ensuite, j'ai utilisé une colle spéciale, la bériplast, pour durcir les bords incisés du cuir. Et j'ai peint soigneusement le fond en rouge carmin, en faisant quelques minuscules retouches noires sur la tranche du cuir.

peinture incrustation

Et voilà mon incrustation en place !

incrustation

Un petit aperçu du livre à plat :

livre

Il a bénéficié d'une tranchefile en cordonnet de soie, des points alternés en rouge et noir :

tranchefile

Pour l'intérieur, j'ai cherché sans succès un papier reprenant les couleurs noire et rouge et le thème fleur ou dentelle. Je n'ai rien trouvé de tout fait.

Un papier sur fond beige a retenu mon attention. Qu'à cela ne tienne ! Sur les conseils de Hélène, mon professeur de reliure, je l'ai teinté :

papier intérieur

Vous avez à gauche le papier d'origine et à droite un morceau après passage dans un bain teintant rouge et une période de séchage entre buvard et sous poids.

Et le voici collé dans le livre :

papier interieur

 

J'avais depuis longtemps envie d'apprendre la dorure pour pouvoir réaliser des titres sur cuir, soit directement sur le livre, soit sur des pièces de titre.

J'ai profité de quelques jours de vacances pour aller chez Hélène et être initiée à cet art délicat.

Au bout d'une dizaine d'heures de découverte du matériel et d'entrainement, j'ai réussi à créer cette pièce de titre sur cuir rouge et lettres marquées à chaud au film noir :

titre  titre 2

Pour créer une pièce de titre classique, il faut respecter un certain nombre de règles de placement et d'espacement des lignes de texte.

Mon plan A était de marquer le titre directement au film rouge sur le dos du livre. J'ai fait un essai : il est tout moche. Je l'ai caché par la pièce rouge, mon plan B !! C'était une ambition bien trop grande pour une première approche de la dorure !

Réaliser une pièce à plat est bien plus accessible...

Il ne me reste plus qu'à m'entraîner encore et encore pour arriver à marquer un livre directement sur le dos...

 

Et finalement, je trouve que cette pièce de titre en cuir rouge agrémente bien le livre.

Comme vous pouvez le voir, j'ai quand même orné le bas du dos avec un petit fleuron poussé directement sur le livre !

DSC02817

Bonne semaine à tous, @ bientôt !

14 janvier 2018

Restauration

Relier un livre, en choisissant la technique et les matériaux, est pour moi un vrai plaisir.

Je m'adonne plus rarement à la restauration que je juge plus difficile : il s'agit là de se "glisser" dans le travail effectué par un prédecesseur et de lui être le plus fidèle possible, tant dans la technique que dans les matériaux utilisés. En fait, on n'a pas droit à la fantaisie !

Alors quand on m'a confié ce livre.....

Comme vous le voyez, le dos a disparu, la couture est partiellement défaite et les coins sont abîmés

Etat initial

Il s'agit d'un cartonnage illustré de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. C'est déjà une reliure industrielle : un emboîtage recouvert de percaline illustrée.

Après démontage complet et restauration des fonds de cahiers, j'ai recousu le volume :

couture

Je vous épargne les différentes étapes pour arriver au résultat final :

1re couv   4e couv

J'ai refait un emboîtage recouvert de toile rouge sur lequel j'ai recollé les éléments de percaline illustrée soigneusement décollés du support d'origine.

Remplacement de la tranchefile :

tranchefile

Et le voici prêt à retrouver sa place dans la bibliothèque du propriétaire :

double

Un relieur professionnel aurait peut-être gardé plus d'éléments originaux que moi, restaurant les coins, pour ne reconstituer que le dos.

Mais j'ai estimé cette solution-là plus solide.

Bonne semaine à tous.

A bientôt !

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8 octobre 2017

Vent d'est, vent d'ouest

C'est avec ce roman de Pearl Buck, auteur américaine "plus chinoise que les Chinois" et Prix Nobel de Littérature, que je me suis remise à la reliure

Ayant acquis un morceau de soie brochée orientale provenant d'un kimono ancien, je me suis lancée....

couché  debout

La structure est un bradel à plats rapportés, avec un dos en cuir brun et les couvertures habillées de soie.

Pour affiner la reliure, j'ai aminci le bord des plats sur un centimètre de large, donnant un léger galbe

La reliure est agrémentée par une tranchefile trois couleurs en cordonnet de soie :

tranchefile

Le "vent d'ouest" souffle à l'intérieur du livre :

papier intérieur

Ce papier est le seul de mon stock dont les couleurs sont en harmonie avec celles la soie, mais le motif n'a rien d'asiatique !

J'ai eu la chance de trouver l'édition originale de la première traduction française de ce roman, datant de 1932 :

numéro

L'ouvrage était broché, j'ai donc conservé les couvertures originales....

couverture avant  couverture arrière

... y compris le dos du livre.

Il ne lui manque qu'un joli titre frappé sur le dos...

debout ouvert

Ce que je compte bien apprendre à faire lors de prochains stages de reliure !

Je ne peux que vous inciter à lire ce roman qui m'avait beaucoup touché quand je l'ai découvert adolescente :

"Issue d'une riche famille chinoise, Kwei-Lan a été élevée dans le respect des traditions, des Dieux et des Ancêtres. Elle épouse celui à qui elle a été promise avant sa naissance. Mais elle connait une cruelle déception : parti étudier la médecine aux Etats-Unis, son mari a adopté les moeurs des Occidentaux, il n'a que faire de ses parures, de sa soumission touchante et de ses pieds bandés !

Par amour, elle accepte peu à peu d'adopter ce mode de vie nouveau..."

Je n'en dirais pas plus pour vous laisser le plaisir de le découvir !

 

Merci à tous pour vos passages et gentils commentaires sur mon article précédent.

Bonne semaine, à bientôt !

20 novembre 2016

Une reliure tout ordinaire

Maman a reçu d'une amie un ancien ouvrage contenant des modèles à crocheter :

guipure 1 

Ce n'est guère qu'un paquet de feuilles....

guipure 2

Les feuillets sont maintenus par des agrafes rouillées, des restes de colle et des fibres de mousseline

Après quelques recherches, j'ai pu mettre un titre et un auteur sur cet ouvrage.

Il s'agit du premier volume de la Guipure d'Irlande par Mme Hardouin, édité par la Manufacture parisienne des Cotons L.V. et M.F.A.

Voici une reproduction de la couverture d'origine que j'ai collée sur la première page :

guipure couv

J'ai relié cet ouvrage après avoir sorti les agrafes, consolidé les fonds de cahiers puis assemblé le tout par une couture autour de rubans de coton.

Le voici terminé :

guipure couverture

J'ai réalisé une reliure Bradel recouverte de toile Buckram verte. La couture sur ruban permet une ouverture à plat du volume.

Les gardes couleur sont réalisées avec un papier imprimé dans des tons verts :

guipure papier int

Et une petite tranchefile mécanique renforce la tête et le pied du volume :

guipure tranchefile

Cette petite reliure n'a rien d'artistique, elle remplit simplement son premier rôle : rassembler et protéger les feuilles pour former un livre.

 

Je vous remercie toutes pour vos passages et vos gentils commentaires. Je n'ai malheureusement pas eu le loisir de vous répondre personnellement la semaine dernière...

Bienvenue aussi aux nouvelles abonnées.

Bonne semaine, @ bientôt !

24 juillet 2016

Reliures

Et voilà, la semaine est passée très vite et mon stage de reliure est déjà terminé.

Je serais bien restée encore un peu chez Hélène Potin, à travailler dans son atelier.

Mais j'ai beaucoup appris.

Je rapporte trois ouvrages très différents.

Le premier date de 1825 environ : quand je l'ai acheté, ce n'était guère plus qu'un paquet de feuilles assez sales. Je les ai soigneusement lavées, page après page, pour ensuite les relier C'est un des avantages du papier chiffon, il supporte bien ce type de lavage à l'eau claire

Domino titre

Ce livre m'intéresse surtout pour les passages concernant St-Pierre et Miquelon, vous l'aurez tous deviné !

Hélène m'a proposé de réaliser une reliure simple telle qu'on pouvait en trouver au début du XIXe siècle :

Domino Domino debout

Le dos est recouvert de parchemin. On voit les nerfs, c'est à dire les ficelles autour desquelles on réalise la couture du volume. Je dois reconnaître qu'ils ne sont pas tout à fait droits.... la couture se fait sans repères et je n'ai pas trop le sens de la ligne droite ! (malheureux héritage familial...)

Les plats sont recouverts de papier dominoté, imprimé à partir de plaques gravées puis rehaussé au pochoir. C'était à l'époque le papier colorié le moins cher... ce n'est plus vrai aujourd'hui, où il est réalisé seulement par quelques artisans !

Cette reliure n'a pas de tranchefile et des gardes couleur simplement en papier blanc.

 

Le deuxième ouvrage est un recueil de poèmes de Théophile Gautier.

J'ai craqué pour les illustrations de Henri Caruchet dans cette édition de 1895, dont voici deux exemples :

EC gravure int

Avec ce volume, j'ai appris à incruster des éléments dans une couverture en cuir :

EC debout

Le volume est recouvert de cuir bleu marine. Le premier plat est assez épais : 3,5 mm de carton plus 0,5 mm de cuir. On ponce les bords pour les galber avant de poser le cuir. On garde ainsi suffisamment d'épaisseur au centre pour incruster de petites pièces, tout en évitant de donner un aspect trop massif à la reliure. Toute la difficulté est de creuser sans abimer le cuir, en gardant la lame de scalpel bien verticale pour que les bords des entailles restent droits (et ne partent pas en entonnoir)

Voici les pièces de plus près :

EC incrustations

La petite pièce émaillée mesure 2,5 cm de diamètre pour 1,5 mm d'épaisseur et le camée 3 cm de haut et 3 mm d'épaiseur

Vous avez peut-être deviné maintenant le titre du recueil de poèmes ?

Il s'agit de Emaux et camées.

Ce volume a bénéficé d'une tranchefile en fil de soie :

EC tranchefile

C'est ma première tranchefile à trois couleurs.

Et j'ai choisi un papier imprimé pour les gardes, avec un motif de fleurs d'inspiration Art nouveau :

EC gardes couleur

 

Le troisième livre est un ouvrage récent que j'ai démonté pour le relier (il faut être un peu folle, non ?)

Relieuse titre double

 

Ce roman d'Anne Delaflotte Mehdevi, paru en 2008, est le seul que je connaisse dont l'héroine est relieur.

Les Editions Gaïa ont choisi d'imprimer leurs romans sur du papier rose (soit disant pour un meilleur confort de lecture)

Voici le début de l'histoire :

Mathilde a abandonné une carrière de diplomate à Paris pour s'installer comme relieuse à Montlaudun, un petit village de Dordogne. Un matin, un visiteur franchit le seuil de l'atelier, un homme d'une beauté renversante et enveloppé d'un parfum de fougère et de terre fraîche. Celui-ci lui remet un livre ancien pour restauration, et disparaît, avant de mourir dans un accident. Mathilde va tout mettre en oeuvre pour retrouver sa famille et percer le mystère de ce singulier ouvrage...

 

L'auteur, relieur elle-même, donne une description très précise de ce mystérieux ouvrage que Mathilde doit restaurer.

J'ai donc essayé de recréer cette reliure autour du roman.

Relieuse debout

"Les couvertures de ce grand livre-là étaient recouvertes de maroquin couleur d'un caramel blond. Les plats étaient au recto comme au verso incrustés en leur centre d'un arbre, de la forme qu'aurait l'ombre d'un arbre feuillu. Cette forme était de maroquin couleur chocolat."

Pour réaliser ce décor, j'ai appris les rudiments de la mosaïque en cuir.

Relieuse couverture

Pour cette première fois, j'ai utilisé des cuirs moins onéreux que le maroquin : le fond est en chagrin et l'arbre en basane.

Mais j'ai souffert pour découper les arrondis au scalpel et plus encore pour élaguer un cuir paré à seulement 3/10e de millimètre !

La réalisation est loin d'être parfaite, mais j'ai aimé le faire.

L'auteur a décrit aussi le papier des gardes couleur. J'ai donc essayé de le reconstituer :

Relieuse gardes couleur

"J'admirais [...] les pages de garde sur fond bleu tendre, très légèrement marbré, irisé de gris et d'ivoire. S'y surimposaient des motifs clairsemés à trois couleurs en forme de lys. Au coeur du motif, la même base de bleu que le fond, puis une onde d'ocre, puis une onde de brique."

J'ai utilisé un papier marbré main bleu et gris sur lequel j'ai rajouté au pochoir des fleurs de lys, avec de l'encre typographique.

Il n'est pas fait mention de tranchefile, mais j'en ai rajouté une, avec des couleurs rappelant celles des cuirs :

Relieuse tranchefile

 

 

Ce petit blog va maintenant se mettre en pause estivale

. La rédactrice, son mari et leur chat vont prendre des vacances bien méritées !

Merci à tous pour vos passages et vos gentils commentaires.

Je vous retrouverai avec plaisir au moment de la rentrée des classes.

 

Bonnes vacances, @ bientôt !

5 juin 2016

Dans l'atelier de reliure

J'ai choisi de redonner vie à un ancien ouvrage, Le langage des fleurs de Mlle Emma Faucon. Mon exemplaire n'est pas daté mais d'après quelques recherches, il a été édité vers 1880..

C'est la couverture qui m'a attiré :

couverture

Je n'ai pu sauver que l'image centrale, le bord étant trop abîmé.

Il a été habillé avec une reliure en cuir :

couché debout

J'ai choisi un cuir de vache bordeaux gaufré. C'est un cuir américain pour les cowboys qu'on n'utilise pas d'habitude pour la reliure !

J'ai orné les coiffes d'une tranchefile en cordonnet de soie bordeaux et bleu clair :

tranchefile

Et pour l'intérieur j'ai utilisé un papier fleuri, pour rappeler le thème de l'ouvrage :

papier intérieur

Actuellement, j'ai trois livres "en chantier" dans mon atelier :

3 livres

Les deux premiers ont déjà retrouvé une couverture en carton, le troisième vient juste d'être cousu.

Je prépare assidûment ma semaine de stage chez Hélène au mois de juillet, en effectuant tous les travaux préparatoires. Vous verrez le résultat fin juillet !

Bonne semaine, à bientôt.

21 février 2016

Décor et reliure : essais

En possession d'un petit livre sur le langage des fleurs (dimensions 14,5 x 9 cm)

livre

et d'une matrice d'imprimerie en plomb

matrice

j'ai voulu réalisé une reliure un peu originale.

J'ai choisi dans mon stock un morceau de cuir d'agneau naturel tannage végétal : il est doux et d'une jolie couleur rose pâle.

Cela a été ma première erreur : une fois imprègné de colle, le cuir s'est détendu bien plus que je ne le pensais..... j'avais l'impression de travailler du chewing-gum ! En plus, il marquait terriblement, même la pression des doigts y restait imprimée.

Après séchage, j'ai humidifié la couverture, puis ai appliqué la matrice en plomb et mis le tout sous presse...

livre couché livre debout

Vous avez là le livre terminé.

Le motif en plomb a laissé une petite tache d'encre typographique noire. Et en essayant de la nettoyer, je n'ai qu'aggravé la situation !

J'ai donc ombré le contour du motif avec de la cire teintée et incrusté une petite paillette à la place de la tache :

motif

Ce petit livre a bénéficié d'une tranchefile en soie rose et verte :

tranchefile

et d'un joli papier japonais fleuri pour les gardes couleur :

papier japonais

La semaine dernière, je suis partie pour deux jours de formation chez Hélène Potin qui m'accueille toujours en été dans son atelier.

J'y ai fait mes premiers essais de manipulation des fers à dorer.. Et c'est sur mon petit langage des fleurs que j'ai frappé mon premier titre :

titre

Hélène a positionné "Le petit" et "fleurs". J'ai frappé "langage" (un peu tremblé ! ) "des" et les deux roses..

Il s'agit ici de la technique appelée au "froid naturel" : il n'y a pas de film ou de feuille d'or. C'est juste la chaleur du fer chauffé qui fonce (brûle) le cuir clair.

Je tiens énormément à ce petit livre maintenant : j'ai beaucoup appris avec lui !

Bonne semaine à vous.

@ bientôt !

 

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